Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont

Le tribunal a entendu les premiers témoins dans l’étape de la preuve du ministère public dans le procès d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada pour négligence criminelle dans la journée de mardi, au palais de justice de Sept-Îles.

La première personne à avoir été appelée à la barre est l’inspectrice de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), Karolyne Therrien. Cette dernière a participé à l’enquête effectuée au Mont-Wright, suite à l’accident survenu en juin 2019 qui a causé des lésions à un travailleur.

Elle a travaillé en collaboration avec son collègue, Dominic Gauthier, qui a rédigé le rapport d’intervention de la CNESST à la mine d’ArcelorMittal. Dans son témoignage, Mme Therrien a discuté de son rôle dans l’enquête, du déroulement de l’intervention et des photographies prises sur les lieux de l’accident.

En après-midi, la cour a entendu la victime de cet accident du 7 juin 2019, Jason Lemieux.

Celui-ci a décrit l’événement survenu dans le secteur du concentrateur. En tant que préposé réparateur opérateur, le travailleur avait la tâche de graisser le système de roulement de la poulie d’entraînement (chaîne) d’un convoyeur, pour qu’il conserve une température adéquate. Il raconte qu’en allant poser ses outils de travail, il a perdu conscience et s’est réveillé au sol, le garde chaîne écrasant sa cheville. C’est à ce moment qu’il a pu contacter ses collègues qui sont venus lui porter assistance.

Un enregistrement audio, comprenant un extrait d’échanges entre les employés du secteur lorsque l’accident est survenu, a été présenté à la cour. On peut, entre autres, y entendre l’employé blessé réclamer de l’aide et la période où ses collègues vont lui porter secours.

« Il y a de quoi qui a lâché, j’ai besoin de quelqu’un s’il vous plaît (…) venez vous-en au plus vite, c’est urgent quand même », a lancé le travailleur au micro.

Cet événement a eu des répercussions physiques sur la victime, incluant une fracture crânienne, des douleurs à la cheville droite et une commotion cérébrale. Plus tard, il a développé une surdité dans l’oreille gauche et une paralysie partielle du côté gauche de son visage.

En ce qui concerne l’état de son lieu de travail avant que ne survienne l’accident, le témoin a décrit comme un endroit vieux, poussiéreux et usé. Il observe que le garde chaîne du convoyeur n’était pas en bon état et manquait d’entretien, notamment par l’absence de boulons. Il a d’ailleurs mentionné que des demandes avaient été faites afin de réparer cette pièce en particulier.

Ce mercredi matin, la Cour doit entendre le contre-interrogatoire de la défense dans le témoignage de Jason Lemieux.