Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont
La juge Vicky Lapierre accordera le statut d’expert à un seul témoin dans le procès d’ArcelorMittal pour négligence criminelle.
Ce lundi matin, le tribunal s’est prononcé sur la requête de la poursuite dans ce dossier, qui demandait à ce que l’ingénieure Mélanie Plante, et le concepteur Michel Rondeau soient qualifiés comme experts dans le cadre de leur témoignage devant la cour.
La défense s’était opposée à cette demande, contestant la qualification suffisante des témoins, entre autres en ce qui a trait à leur impartialité et leur indépendance dans ce dossier.
Selon l’analyse de la juge Lapierre, l’expérience Mélanie Plante comme ingénieure en entretien mécanique ne convient pas à la qualifier comme experte. Le témoignage effectué par Mme Plante lors de la requête établissait les causes du bris d’un équipement, soit sa conception et son entretien, pour lequel elle a dû consulter Michel Rondeau dans la rédaction de son rapport.
Bien qu’elle affirme son indépendance, puisqu’elle a pris sa retraite de la compagnie, le Tribunal dit ne pouvoir faire abstraction des fonctions qu’elle a occupées pendant environ 20 ans dans les installations d’ArcelorMittal. Elle y a travaillé pendant la période visée par l’acte d’accusation et occupé des fonctions avec des responsabilités particulières à l’entretien des équipements mécaniques, incluant celui duquel la poursuite allègue de la négligence criminelle.
« (…) Le rôle professionnel de Mélanie Plante chez l’accusée est intimement lié aux faits de la cause qui sont au cœur du litige. Ses liens et son implication à cet égard sont importants et profonds », indique le jugement. Cette implication est donc « de nature à disqualifier son témoignage à titre d’expert ».
En ce qui concerne le consultant Michel Rondeau, son expertise est reconnue en conception, analyse et entretien des pièces de convoyeur. Le Tribunal indique reconnaitre sa formation et sa « vaste expérience » dans son domaine. « Il possède indéniablement des compétences qui dépassent celles du tribunal, compétences basées sur son expérience, en matière d’analyse et d’entretien des pièces du convoyeur », a poursuivi la juge Lapierre.
Le tribunal déclare donc Michel Rondeau comme seul témoin expert. Il sera appelé à la barre à titre de technicien sénior en conception, analyse et entretien des pièces de convoyeur.
Cette semaine, la cour doit entendre les premiers témoignages dans le procès d’ArcelorMittal, dont celui de la victime de l’accident survenu en 2019 au Mont-Wright. Celui-ci a subi des blessures importantes à la suite d’un bris d’un convoyeur.