Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont

Le procès d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada pour négligence criminelle a repris cette semaine, dans une nouvelle étape, celle des plaidoiries.

Ces 6 et 7 janvier, le ministère public, représenté par l’avocat Me Claude Girard, a plaidé devant la juge Vicky Lapierre, affirmant que l’entreprise minière a négligé d’effectuer des réparations sur l’appareil dont le bris a causé l’accident du travailleur Jason Lemieux, en 2019.

La poursuite argue que la production et les profits d’ArcelorMittal ont prédominé la sécurité dans la période d’accusation, soit entre le 3 avril 2014 et le 7 juin 2019, date de l’accident, alors que la minière était responsable d’effectuer ces réparations sur les équipements en défaut et d’assurer aux employés un environnement de travail sûr.

Lors du bris d’une chaîne de convoyeur et de son garde au concentrateur du Mont-Wright, Jason Lemieux a été heurté par l’équipement et a été gravement blessé. Dans son quart de travail, la victime avait comme tâche de graisser le système de roulement de la chaîne pour qu’il conserve une température adéquate.

D’après Me Girard, la minière a toléré l’accumulation de problèmes sur le convoyeur en cause de l’accident, depuis 2014. Il indique que 34 documents constatant des défauts dans l’appareil concerné font explicitement mention de ces différents problèmes. Il a énuméré le contenu de ces constats déposés entre 2014 et 2019. Il a également rappelé que plusieurs des témoins appelés dans ce dossier ont rapporté avoir entendu des claquements et des bruits assourdissants provenant du convoyeur.

La poursuite ajoute que la minière était responsable d’effectuer les réparations nécessaires sur les équipements en défaut et d’assurer à ses employés un environnement de travail sécuritaire.

À quelques heures de l’événement du 7 juin 2019, une rencontre a été tenue avec des cadres de l’entreprise, qui ont analysé quatre scénarios possibles sur les travaux à effectuer et le moment ou ils seront faits. Me Girard plaide que le scénario retenu a été celui de reporter les réparations et de maintenir la production, sans analyser les risques pour les employés. Ces derniers ont dû réaliser des tâches qui allaient à l’encontre des normes de sécurité.

Me Claude Girad affirme que la décision de poursuivre les opérations en 2019 a été prise sans considérer les risques liés à la sécurité des travailleurs mais plutôt dans l’intérêt économique de l’entreprise.

La défense déposera à son tour sa plaidoirie ce jeudi.