Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont
Le procès d’ArcelorMittal pour négligence criminelle a été ajourné ce jeudi midi, après la période de plaidoiries dans l’étape de la qualification des experts.
Le procureur Me Marc Bérubé affirme que les expertises de l’ingénieure Mélanie Plante et du consultant Michel Rondeau doivent être reconnues pour aider le tribunal à mieux comprendre les termes associés à ce procès. Les deux individus ont collaboré ensemble pour analyser les circonstances de l’accident survenu au Mont-Wright en 2019.
Me Bérubé allègue que Mélanie Plante et Michel Rondeau peuvent contribuer à éclairer le tribunal en ce qui concerne le système de convoyeur et ses composantes, qui font l’objet du procès. Il mise sur leur expérience sur le terrain et leurs compétences développées au cours de leur carrière.
Il met en avant le fait que ces compétences ont été reconnues par ArcelorMittal, puisqu’elles ont servi de référence lors de la rédaction de rapports. Il a évoqué le rôle d’un témoin expert, qui s’exprime à la cour tout en ayant un rôle d’aide, pour permettre au tribunal d’avoir une meilleure compréhension du domaine, notamment en ce qui a trait aux connaissances en mécanique et en conception de l’industrie minière.
Toujours selon Me Bérubé, les deux témoins ne sont plus à l’emploi d’ArcelorMittal, ce qui fait d’eux des experts impartiaux qui n’ont pas de risque d’être en conflit d’intérêt.
Mélanie Plante a travaillé pour ArcelorMittal pendant une vingtaine d’années. Michel Rondeau était un employé d’une compagnie sous-traitante de la minière, qui a travaillé sur la conception et l’entretien des pièces de convoyeur au Mont-Wright. Il travaille dans le domaine depuis une cinquantaine d’années.
La défense met en doute la qualification des experts
De son côté, la défense s’objecte à la qualification de ces témoins comme experts. Pour l’avocat Me Michel Massicotte, Mélanie Plante ne détient pas toutes les expertises nommées par Me Bérubé. Il argue que son témoignage sur le bris d’équipement se base sur des faits, que plusieurs auraient pu observer.
Il met en doute également l’impartialité de Michel Rondeau, qui a lui-même œuvré en tant qu’employé d’un sous-traitant sur le convoyeur, dont le bris de la chaîne a causé des blessures importantes à un travailleur en 2019.
La juge Vicky Lapierre rendra sa décision sur la qualification ou non des témoins experts lors du retour en cour, le 4 mars prochain.
Du 11 au 15 mars, des témoins doivent être entendus à Fermont dans le cadre du procès.