Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont
Le gouvernement du Québec continue de soutenir les médias communautaires de la Côte-Nord, mais les besoins demeurent importants dans certains milieux.
À Fermont, 100 449$ sont accordés aux médias locaux. Le ministère de la Culture et des Communications octroie 71 264$ à la radio communautaire CFMF 103,1 le journal le Trait d’Union du Nord reçoit 29 185$. Les montants sont un peu plus élevés que le financement de l’an dernier.
La présidente du journal le Trait d’Union du Nord (TDN), Louise Vachon, qui en est aussi la directrice bénévolement, déplore que l’aide financière ne permet pas de répondre à tous les besoins de l’organisme.
Elle apprécie l’aide financière accordée, mais elle dit devoir se charger elle-même de remplir plusieurs tâches sans recevoir de salaire, question que le journal poursuive ses activités :
Extrait – Louise Vachon – Des revenus insuffisants
Le média compte trois employés, une adjointe administrative, un journaliste, ainsi qu’une conseillère en publicité et graphiste.
Mme Vachon s’inquiète de l’avenir du journal TDN, qui célèbre ses 41 années d’existence en 2024. Le manque de fonds, l’inflation, le contexte d’éloignement et d’autres raisons font partie de ses préoccupations.
Elle a d’ailleurs interpelé le ministère de la Culture et des Communications du Québec à cet effet, pour réitérer les besoins criants du journal :
Extrait – Louise Vachon – Demande au Minsitère et importance des médias dans le milieu
Le journal Trait d’Union du Nord doit se fier aux revenus publicitaires pour boucler son budget. Elle précise que, toutefois, ces revenus sont insuffisants puisque les possibilités sont réduites dans un milieu comme Fermont.
« À Fermont, tout est plus cher qu’ailleurs, le logement la nourriture… et même il faut un salaire décent pour nos employés, qui ne sont pas si élevés. L’offre publicitaire est réduite ici, comme on est dans la Caniapiscau. Parfois on a des contrats de publicités de l’extérieur, mais il faut surtout compter que sur nos publicités locales. » – Louise Vachon
Pour la radio communautaire de Fermont, la vente de publicité demeure également un moyen efficace d’augmenter les revenus. Comme le journal TDN, la radio CFMF 103,1 dispose de moyens limités pour être à l’antenne au quotidien et pouvoir informer la population.
Le directeur de la radio, Karl Gagné Côté, estime que le soutien financier de la part du gouvernement est incomplet pour contribuer pleinement au maintien des activités médiatiques à Fermont :
Extrait – Karl Gagné Côté – Le montant ne boucle pas le budget et les revenus publicitaires sont limités
Le montant de 71 264$ que reçoit CFMF 103,1 sert entre autres à permettre à l’organisme d’opérer avec/et dans la communauté. Il aide aussi à soutenir la participation communautaire, à maintenir la programmation, de même que la diffusion d’informations. À noter que la radio compte, comme le journal TDN, trois employés, dont un directeur, une directrice musicale et une journaliste.
Bien que la somme allouée au média dépasse le montant de base alloué annuellement, qui est à 60 000$, M. Gagné Côté est d’avis que le financement pourrait être bonifié, pour répondre à davantage de besoins dans les localités éloignées, comme Fermont :
Extrait – Karl Gagné Côté – Des démarches sont en cours pour soutenir les radios locales
Pour les médias communautaires de la Côte-Nord, le ministère de la Culture et des Communications remet un peu plus de 700 000$, qui sont répartis dans une douzaine de ces médias, écrits, télévisuels et de radiodiffusion.
Par ce financement, le gouvernement dit continuer d’appuyer le milieu journalistique et que ce soutien permettra aux médias communautaires de poursuivre leur mission d’informer les populations locales.
« Les médias communautaires jouent un rôle fondamental pour la vitalité démocratique dans nos régions. Dans le contexte actuel, qui comporte plusieurs défis pour les médias, il est important que le gouvernement du Québec les appuie financièrement pour les aider à poursuivre leur mission qui est d’offrir de l’information de qualité, adaptée à la réalité de leurs communautés, en plus de donner une voix aux citoyennes et aux citoyennes. » – Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Jeunesse et ministre responsable de la région de l’Outaouais.