Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont

Signature de l’entente-cadre entre Champion Iron et ses partenaires japonais.
Sur cette photo (de gauche à droite) : François Lavoie, Steve Boucratie (Champion Iron), Naoto Horishita (Nippon Steel Corporation), Osamu Matsuura (Sojitz Corporation), David Cataford (Champion Iron), Ryuichi Nagai (Nippon Steel Corporation), Alexandre Belleau (Champion Iron), Kevin Foley (Kami), Atsushi Koga, Ikumi No (Sojitz Corporation)
(Photo : Kathleen Dubé)

L’entente est maintenant conclue entre Champion Iron et deux géants japonais, Nippon Steel et Sojitz Corporation, pour développer le Projet Kamistiatusset (Kami), situé près de la frontière entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador.

Nippon Steel et Sojitz injecteront ensemble 245 millions de dollars en échange d’une participation de 49 % dans l’initiative, qui veut créer une nouvelle mine de fer à ciel ouvert. Champion Iron conserve la majorité du contrôle, avec 51 % des parts. Cette nouvelle entente donne naissance à une nouvelle entité appelée Kami Iron Mine Partnership.

L’entente-cadre officialise l’accord conclu entre Champion Iron et ses partenaires, dont la signature avait été annoncée par la Société en décembre 2024.

 

Par communiqué le chef de la direction de Champion, David Cataford, qualifie cette nouvelle étape d’importante, puisqu’elle « établit une structure claire pour faire progresser son évaluation avec des partenaires de confiance qui partagent notre vision à long terme sur la demande croissante de minerai de fer de haute pureté, ainsi que notre engagement à avoir une influence positive au sein des communautés dans lesquelles nous exerçons nos activités. »

Une transaction en deux temps

Une première clôture est attendue au second trimestre de 2025, après avoir obtenu l’approbation de la State Administration for Market Regulation (Administration d’État pour la réglementation du marché) de la République populaire de Chine. Le premier montant injecté sera de 68,8 millions de dollars, qui couvriront les dépenses liées à l’avancement du projet Kami, telles que l’obtention de permis, l’engagement communautaire et la réalisation de l’évaluation de faisabilité définitive du Projet Kami. Cette étude attendue d’ici la fin de 2026.

Après cette étape, les parts seront réparties ainsi : 51% pour Champion Iron, qui aura une participation majoritaire dans l’entente 30 % pour Nippon Steel et 19% pour Sojitz.

Une fois la première clôture d’investissement effectuée et si toutes les parties donnent leur feu vert, une seconde clôture aura lieu, accompagnée d’un investissement additionnel de 176,4 millions de dollars de la part des partenaires japonais. La construction du projet, si elle est lancée, pourrait durer environ quatre ans avant de pouvoir démarrer la production.

Image : Champion Iron

Partage des revenus

L’entente prévoit que tous les coûts associés au projet Kami seront partagés selon la participation financière des partenaires. Nippon Steel et Sojitz recevront aussi une part des productions de minerai. Selon le rendement, des paiements supplémentaires pourraient être versés.

Champion Iron demeurera en charge de l’exploitation du Projet Kami et supervisera son développement, de même que ses opérations futures.

En plus d’annoncer les détails de l’Entente, la Société dit avoir avancé la plus récente étude d’impact environnemental, exigée par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Elle prévoit aussi poursuivre ses discussions avec les parties prenantes locales, y compris les communautés des peuples autochtones.

Champion Iron cherche aussi du soutien de la part des différents paliers de gouvernement, puisque le minerai de fer de haute pureté a été ajouté aux listes de minéraux critiques et stratégiques du Canada, du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador.

Des résidents de Fermont remettent en question leur quiétude au profit de l’entreprise Champion Iron avec le développement du Projet Kami. (Photo : Élizabeth Séguin)

Des préoccupations à Fermont quant au projet Kami 

À Fermont, des préoccupations persistent dans la communauté, qui est située à proximité du site visé pour développer le projet Kami. Lors d’une présentation publique tenue par des représentants de Champion Iron en décembre dernier, plusieurs résidents se sont dits inquiets des impacts environnementaux, de la tranquillité du secteur, et la perte de l’accès à un territoire prisé par les amateurs de plein air.

Comme le projet Kami est sur le territoire du Labrador, des citoyens avaient dénoncé la difficulté de faire entendre leur voix, puisqu’ils résident du côté québécois de la frontière.

Pour en savoir plus : Des citoyens inquiets des impacts d’un développement minier à proximité de leur ville (décembre 2024)