Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont
Le fer de haute pureté est officiellement ajouté à la liste des minéraux critiques et stratégiques du gouvernement du Québec. Les entreprises qui exploitent cette ressource obtiennent ainsi une reconnaissance et une valorisation de leurs projets à l’échelle provinciale.
La mise à jour de la liste des minéraux reconnus a été dévoilé ce mercredi dans le Plan d’action 2023-2025 pour la mise en œuvre du Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025. L’objectif est notamment de favoriser une production plus verte et un encadrement réglementaire adéquat dans les entreprises grâce à des mesures.
En plus du fer de haute pureté, l’aluminium, l’apatite, le germanium, le manganèse, et la silice de haute pureté s’additionnent à cette liste.
L’ajout du fer de haute pureté et de l’apatite positionne particulièrement la région de la Côte-Nord, puisqu’elle comporte plusieurs gisements, des projets miniers et des mines en activité.
À Fermont, la valorisation du fer comme minéral critique et stratégique est profitable pour les deux grandes minières qui exploitent ce matériel, ArcelorMittal et Minerai de fer Québec. Les deux entreprises saluent cette annonce, précisant qu’elle témoigne du rôle significatif que le fer de la fosse du Labrador aura à l’avenir dans la décarbonation des économies du Québec, et même au-delà des frontières du pays.
« Le minerai de fer québécois est une richesse nationale parmi les plus pures au monde et joue un rôle significatif dans la réduction des émissions de GES de l’industrie sidérurgique. L’inscription du fer de haute pureté sur la liste des minéraux critiques et stratégiques du Québec permettra de stimuler d’importants investissements et le développement de projets qui joueront un rôle clé dans la transition énergétique. En misant sur l’exploitation responsable et la transformation de notre minerai de fer de haute pureté, nous avons une opportunité majeure de nous élever au rang de précurseur mondial de la production d’acier vert, » a indiqué la directrice des communications et des affaires gouvernementales chez Minerai de Fer Québec, Noémie Prégent-Charlebois.
« On prévoit qu’au Canada nous aurons besoin de 100 millions de tonnes d’acier supplémentaires pour atteindre les cibles de décarbonation. Pour y arriver, on doit produire un acier qui est, lui aussi, plus faible en émission de carbone via des fours à arc électrique au lieu des hauts-fourneaux. Ces fours électriques nécessitent du fer de haute pureté pour fonctionner. Ainsi, on comprend mieux pourquoi il est naturel que ce minerai soit reconnu comme critique et stratégique par les gouvernements », a déclaré le vice-président, Affaires corporatives et stratégie chez ArcelorMittal Mines et Infrastructure Canada, Julien Lampron.
De son côté, la ministre de l’Emploi et ministre responsable de la région de la Côte-Nord, Kateri Champagne-Jourdain, estime que les minéraux qui composent le sol nord-côtier sont nécessaires pour développer l’économie verte de la province. « Je suis heureuse de voir que plusieurs d’entre eux font maintenant partie de la liste des minéraux critiques et stratégiques. Ces minéraux sont indispensables à notre quotidien et à la transition énergétique du Québec. Ils contribuent à la décarbonation de notre économie. Cela aura assurément des retombées socioéconomiques intéressantes dans la région! », a précisé la députée de Duplessis.
La valorisation des minéraux critiques et stratégiques doit permettre à la province de poursuivre sa transition énergétique et technologique, de créer des emplois de qualité dans les régions tout en contribuant à développer une économie plus verte.
Voulant faire du Québec un chef de file de la production, de la transformation et du recyclage des minéraux critiques et stratégiques, le gouvernement a mis en place son Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025 et fait affaire avec les milieux pour soutenir le développement des filières de minéraux critiques et stratégiques.
Pour la prochaine et dernière phase du plan (2023-2025), le gouvernement propose une mise à jour des actions qui serviront à soutenir le développement des projets miniers et à relever les défis environnementaux qu’ils pourraient représenter.
De plus, l’année dernière, le ministère des Ressources naturelles a entrepris des démarches pour voir au développement harmonieux de l’activité minière, en concertation avec la population. Des mesures révisées seront présentées en 2024, cette fois concernant l’acceptabilité sociale et la conciliation des usages du territoire. Le ministère ajoute que le projet de loi modifiant la Loi sur les mines est toujours en cours de rédaction et devrait être déposé prochainement.
Les réactions des entreprises minières fermontoises, ArcelorMittal et Minerai de fer Québec, est à venir la semaine prochaine au CFMF 103,1.
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