Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont

Le projet Kami est situé à la frontière avec le Québec, à quelques kilomètres de Fermont. (Photo : Élizabeth Séguin)

Le projet Kamistiatusset (Kami) de Champion Iron suscite des inquiétudes dans la communauté.

Une soixantaine de résidents de Fermont se sont présentés à la rencontre d’information de Champion Iron, la semaine dernière, pour questionner les dirigeants du projet Kami sur leurs intentions.

Une dizaine de ces personnes ont pris la parole, préoccupés par entre autres, les impacts environnementaux, la tranquillité environnante, de même que la relocalisation de certaines villégiatures et la perte d’un territoire apprécié par les amateurs de plein air.

C’est le cas d’Antoine Mercier, qui a discuté de ces points avec les représentants de Champion Iron. Il a accepté de confier ses inquiétudes à la radio CFMF, notamment parce que c’est un projet situé au Labrador, mais tout près de Fermont :

Extrait – Antoine Mercier – Impact sur la qualité de vie

M. Mercier s’attend à ce que Champion Iron puisse compenser pour les impacts causés par le projet Kami en s’impliquant dans le développement de la Ville, par exemple en aidant au manque de logement à Fermont.

Extrait – Antoine Mercier – Une forme de compensation 

Kym Cassista partage l’avis de M. Mercier.

Bien que la présentation de Champion Iron montrait des efforts pour réduire les impacts visuels, sonores, et autres, par exemple en réduisant la flotte de camions et leur vitesse et l’abattement de poussière avec de l’eau, il doute de l’efficacité réelle des mesures prévues :

Extrait – Kym Cassista – Je n’ai pas été convaincu

Le projet Kami se situe dans la ceinture géologique de la Fosse du Labrador, dans la partie sud-ouest du Labrador près de la frontière avec le Québec. Les lieux appartenaient auparavant à l’entreprise Alderon Iron Ore Corp, qui souhaitait aussi y exploiter une mine de fer à ciel ouvert. Champion Iron a fait l’acquisition du projet en 2021.

Une soixantaine de résidents ont assisté à la présentation du projet Kami, le 12 décembre. Parmi eux, Kym Cassista et Antoine Mercier ont questionné le représentant, Michel Groleau, à propos des impacts sur la communauté de Fermont. (Photo : Élizabeth Séguin)

En 2014, Alderon avait obtenu les autorisations requises du gouvernement fédéral pour aller de l’avant avec l’initiative. Les détenteurs antérieurs avaient aussi déposé une étude de faisabilité en septembre 2018. En reprenant le projet, Champion Iron s’engageait à en réviser la documentation.

L’étude de préfaisabilité sur le déploiement de la mine Kami a été mise à jour en mars 2024, avec des résultats favorables. Sa durée de vie est estimée à 25 ans, incluant une production annuelle moyenne d’environ 9 millions de tonnes de concentré de minerai de fer à haute teneur. Si l’initiative se poursuit, la Société prévoit tirer parti de la demande croissante en acier vert.

Le projet étant au Labrador, il est difficile pour les citoyens de Fermont, au Québec de faire valoir leur point de vue, ce qui préoccupe M. Cassista :

Extrait – Kym Cassista – Se battre contre Goliath

Pour messieurs Mercier et Cassista, il est important que la communauté de Fermont se mobilise et qu’elle soit présente lors de rencontres comme celles de la semaine dernière. Les citoyens ont un devoir selon eux de s’informer sur les impacts de ce projet.

À ce jour, le projet Kami demeure conditionnel à plusieurs facteurs. Entre autres, il nécessite des partenaires pour financer le projet, de même que plus de 170 mégawatts en électricité pour fonctionner selon les hauts standards environnementaux visés.

Cette semaine, Champion Iron a annoncé la conclusion d’une entente avec deux importantes entreprises japonaises Nippon Steel et Sojitz, pour la détention conjointe et le développement du projet Kami. Ces partenaires verseront une contribution initiale de 245 millions de dollars pour une participation à 49% dans le projet et pourraient investir davantage selon le rendement financier du projet si une exploitation débute.

Écoutez l’entrevue complète avec Antoine Mercier et Kym Cassista :