Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont

Kevin Newbury, accompagné de ses collègues de l’APTS et des régions de la Gaspésie-les-Iles-de-la-Madeleine, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Bas-Saint-Laurent, de même que du député Joël Arseneau, lors du dépôt de la pétition, mardi. (Photo : Charlotte Beauchesne)

La question de l’accès aux services de santé sur la Côte-Nord et dans les régions éloignées a été abordée ce mardi à l’Assemblée nationale du Québec.

Une pétition de 4 984 signatures, initiée par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), a été déposée par le député des Îles-de-la-Madeleine, le péquiste Joël Arseneau.

En entrevue à CFMF, le représentant national de l’APTS Côte-Nord, Kevin Newbury, a dit vouloir faire pression sur le gouvernement du Québec pour obtenir des réponses aux besoins régionaux criants, notamment en matière de main-d’œuvre :

Extrait – Kevin Newbury – La difficulté de recrutement et le rôle du gouvernement

D’après les statistiques évoquées par M. Newbury, 23% des postes sont actuellement vacants au centre de santé à Fermont. Il a donné l’exemple de postes non comblés en réadaptation (ergothérapeutes, physiothérapeutes), de postes multiprofessionnels en intervention auprès de la jeunesse et des postes en imagerie médicale.

Centre de santé de Fermont. (Photo : Élizabeth Séguin)

La pétition « Pour un accès équitable aux soins et services sociaux dans les régions éloignées » vise à réaffirmer les besoins des régions éloignées, incluant la Côte-Nord, la Gaspésie, les Iles-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et l’Abitibi-Témiscamingue.

Elle demande, précisément, au gouvernement québécois d’investir dans la construction de logements temporaires réservés au personnel de la santé et des services sociaux dans les régions éloignées, de financer des centres de la petite enfance intégrés aux installations des CISSS et CIUSSS, ainsi que la bonification des primes d’éloignement et d’isolement, de les élargir à d’autres localités et de créer des bourses ciblées pour les jeunes dans les professions en forte demande.

« On refuse d’être traité·e·s comme des citoyen·ne·s de seconde zone. Ce que demandent nos membres et la population, c’est l’égalité, la dignité et la reconnaissance. Cette pétition le prouve : les régions ne veulent plus se contenter de miettes, elles veulent qu’on ait de l’ambition pour elles », écrit Kevin Newbury dans un communiqué de presse.

L’APTS dénonce les longues distances que doivent parcourir les résidents des régions éloignées ou le temps d’attente important pour avoir accès à des soins de base. Le manque de personnel en santé et en services sociaux entraîne, selon l’Alliance, des bris de service, alourdit le fardeau des familles et aggrave les inégalités régionales.

De plus, elle déplore le taux d’inoccupation des logements souvent inférieur à 1 %, freinant le recrutement de personnel, de même qu’une pénurie de places en garderie, qui empêche les travailleurs du domaine à s’établir durablement. Elle conclut que les primes actuelles ne reflètent pas les coûts réels de la vie en région éloignée et que les incitatifs ne suffisent pas à attirer et retenir le personnel nécessaire en santé et services sociaux.

Avec ces arguments, M. Newbury invite les élus à se positionner sur cet enjeu, à un an des élections provinciales de 2026 :

Extrait – Kevin Newbury – Obtenir des engagements de la part des élus

Des rencontres sont également prévues avec les conseils municipaux de la Côte-Nord après les élections municipales du 2 novembre.

Écoutez l’entrevue complète avec Kevin Newbury, représentant national de l’APTS Côte-Nord :

De son côté, le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole en matière de Santé et services sociaux au parti Québécois, Joël Arseneau, déclare que les services de santé et services sociaux en région sont essentiels pour la vitalité des villes et villages. « La présence de services publics équitables est au cœur de la vitalité et de l’attractivité des régions. Si on veut que les régions attirent et retiennent du personnel, il faut leur donner les moyens d’accueillir ces travailleurs », explique le porte-parole dans une communication envoyée aux médias.

La TROC-CDC Côte-Nord est allée à la rencontre des citoyens de Fermont pour les entendre sur leurs enjeux par rapport à l’accès aux soins de santé. (Photo : Élizabeth Séguin)

L’accès aux services de soin de santé a également été abordée à Fermont, le mois dernier.

La Maison d’aide et d’hébergement de Fermont a été l’hôte d’une rencontre avec la Table régionale des organismes communautaires et Corporation de développement communautaire de la Côte Nord (TROC-CDC Côte-Nord), pour ouvrir une réflexion sur l’accès aux soins de santé en contexte d’éloignement.

Une poignée de Fermontoises y avait alors partagé des témoignages et des informations, qui serviront à établir un portrait de la réalité locale et éventuellement une liste de recommandations à remettre aux élus.