Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont
Une nouvelle grève nationale entraîne des retards de services postaux à nouveau cet automne.
En réaction à l’annonce gouvernementale de réformer le fonctionnement de Postes Canada, le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes (STTP) ont déclenché une grève nationale. Les employés concernés sont toujours sans convention collective.
Partout au pays, le courrier et les colis ne sont ni traités ni livrés pour une durée indéterminée.
À Fermont, les employées du bureau de poste sont affiliées à un autre syndicat que le STTP, mais sont tenues à respecter les conditions actuelles.
La députée de Côte-Nord—Kawawachikamach—Nitassinan, Marilène Gill, a réagi à la situation en s’opposant à l’annonce du gouvernement du Canada sur les services postaux. Elle dénonce entre autres la décision de fermer des bureaux de poste ruraux, qui met fin à un moratoire en vigueur depuis une trentaine d’années.
Selon Mme Gill, la réforme fédérale annoncée est « mur à mur » et ne tient pas en compte les réalités régionales.
« On oublie que la poste est un service essentiel pour les populations isolées », écrit Mme Gill dans un communiqué de presse. « Le gouvernement doit garantir qu’il n’y aura aucune diminution des services dans nos régions et que les personnes vulnérables puissent continuer à recevoir leur courrier à domicile rapidement et efficacement. Les populations concernées – pensons particulièrement aux citoyens de la Basse-Côte-Nord et aux communautés autochtones – n’ont pas été entendues. Or, ces communautés ont besoin de services adaptés à leur réalité. » déclare la députée.
Dans une communication aux médias, Postes Canada prévoit des répercussions négatives sur la situation financière de l’entreprise. Les garanties de service sont suspendues pour les articles déjà dans le réseau postal. Aucun nouvel article n’est accepté jusqu’à la fin de l’arrêt de travail national.
Jeudi, le ministre de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l’Approvisionnement du Canada, Joël Lightbound, ministre, a décrit la situation actuelle chez Postes Canada, qu’il qualifie de « crise existentielle ».
« Depuis 2018, la société a accumulé plus de 5 milliards de dollars de pertes. Rien qu’en 2024, elle a affiché des pertes de plus d’un milliard de dollars, et en 2025, elle est déjà en voie d’enregistrer des pertes de près de 1,5 milliard de dollars. Plus tôt cette année, le gouvernement fédéral a injecté 1 milliard de dollars dans la société pour maintenir son fonctionnement. Au deuxième trimestre de 2025, Postes Canada a enregistré les pires résultats trimestriels de son histoire, affichant une perte de 407 millions de dollars. Aujourd’hui, la société perd environ 10 millions de dollars chaque jour, » a-t-il déclaré.
Il a annoncé des mesures afin de remédier à cette situation, incluant entres autres une réforme des normes de livraison du courriel, une transition vers des boîtes postales communautaires, de même qu’une modernisation du réseau. Ce dernier point prévoit la fin du moratoire rural, imposé en 1994 pour empêcher la fermeture de bureaux de poste en milieu rural.