Par Élizabeth Séguin
La radio de Fermont
En attendant de pouvoir déposer un projet de parc éolien sur son territoire, la MRC de Caniapiscau a préparé une entente avec des partenaires régionaux, pour être en mesure de répondre à un éventuel appel d’offres d’Hydro-Québec.
Le maire de Fermont et préfet de la MRC, Martin St-Laurent, maintient son objectif de développer une stratégie pouvant positionner de manière favorable son territoire dans l’industrie éolienne en s’entourant d’alliés :
Extrait – Martin entente éolien
La MRC de Caniapiscau s’est donc entendue avec la Ville de Fermont, l’entreprise TUGLIQ énergies, le Conseil d’Innu Takuaikan Uashat mak Maniutenam (ITUM) ainsi que Minerai de fer Québec pour élaborer une stratégie de financement et de développement.
D’après M. St-Laurent, de nombreux projets sont déposés lorsqu’Hydro-Québec lance un appel d’offres, qui font compétition aux initiatives proposées. Il souhaite pouvoir se démarquer lorsque le temps sera venu, en ayant un coup d’avance avec l’entente.
Les parties ont convenu de l’Entente conjointe de développement pour le développement, la construction et l’opération de parcs éoliens dans la MRC de Caniapiscau.
Le document, dont la radio CFMF a obtenu une copie, est principalement significatif. Il présente la structure prévue du financement, la stratégie de développement et la participation des partenaires et leurs responsabilités. La majorité des parts, soit 99%, seront distribués entre la Ville de Fermont, ITUM et le développeur TUGLIQ, et la portion restante sera partagée entre la MRC et les compagnies minières. Une société sera formée pour la réalisation des projets comprenant les 5 parties.
Martin St-Laurent :
Extrait – Martin partenaire et propriétaire
Le maire de Fermont espère que ce document permettra de démontrer à Hydro-Québec et autres promoteurs qu’il existe un commun accord pour du développement éolien dans la MRC. Le projet se divise en trois phases progressives, pour essentiellement obtenir jusqu’à 1000 MW et plus en énergie dans Caniapiscau.
En mars 2023, un projet éolien du développeur Tugliq Énergie, projeté sur le territoire de la MRC, avait été rejeté par la Société d’État. L’entreprise prévoyait s’installer au sud de Fermont pour y démarrer un parc éolien et contribuer à améliorer l’alimentation énergétique régionale. Au début de cette année, M. St-Laurent a réaffirmé son souhait de positionner la région dans le secteur éolien, en analysant les possibilités et en se tenant prêt à lever la main lorsqu’il y aura des appels d’offre.
Dans l’éventualité où un projet se met en marche, ce dernier pourrait être installé au sud de la MRC de Caniapiscau. Des analyses sont effectuées sur le terrain depuis déjà plus d’un an, notamment des mesures de vitesse du vent, qui bonifient la documentation avec de nouvelles données. L’hiver dernier, une station a été installée près du lac Bloom. Elle sera déplacée à l’automne prochain à une cinquantaine de kilomètres au sud de Fermont, près du lac Audréa, pour la suite des recherches pendant une autre année.
Plusieurs enjeux sont aussi sous analyse, dont celui de la distance et la capacité de rendement d’un projet éolien dans Caniapiscau.
Jusqu’à maintenant, les résultats sont prometteurs : beaucoup de vent, donc une rentabilité considérable, un point important pour Martin St-Laurent, qui aimerait participer à la diversification de l’économie régionale :
Extrait – Martin résultats intéressants
Parmi les autres éléments à l’étude se trouvent les possibilités de transport de l’électricité via la seule ligne disponible dans le secteur, le poste Montagnais. Est-ce qu’un nouveau projet pourrait se brancher sur cette ligne, ou en faudrait-il plutôt une nouvelle?
Les besoins énergétiques sont présents dans la MRC de Caniapiscau, compte tenu du développement industriel et minier sur le territoire. À nouveau, M. St-Laurent,
Extrait – Martin capacité et travaux
La capacité énergétique locale est presque atteinte localement, à Fermont. En mai 2022, le maire de Fermont s’engageait à mettre en œuvre une stratégie pour ajouter une desserte électrique supplémentaire sur le territoire pour éviter une limitation du développement de nouveaux projets.
Actuellement, l’énergie qui alimente Fermont et ses minières provient de la centrale de Churchill Falls, au Labrador. Les entreprises ArcelorMittal Mines et Infrastructure Canada et Minerai de fer Québec préparent leur transition énergétique vers l’acier vert, ce qui nécessitera des capacités supplémentaires en énergie.
M. St-Laurent ne sait pas encore, à ce moment, s’il y aura un impact sur l’avenir en électricité dans la région, selon l’issue des pourparlers entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador pour l’avenir du contrat de Churchill Falls. Signée en 1969, cette entente permet à Hydro-Québec d’acheter 90% de la production à un bas tarif de la centrale de la province voisine. Ce contrat doit arriver à terme en 2041.